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Stanserhorn Cup 2008 light - premiers pas en compétition


Les raisons qui poussent les pilotes à prendre les airs sont sans doute aussi nombreuses que le nombre de ces volatiles fois 4. Lorsqu'il s'agit de compétition, il en existe une série non négligeable, à commencer par le fait que vous êtes pris en charge et que vous n'avez aucun souci à vous faire ni pour la navette qui monte au déco, ni pour la récup ! C'est aussi la possibilité de découvrir un nouveau site, un autre club, de nouveaux pilotes. Mais c'est aussi beaucoup de monde, tant au déco que dans les pompes, et jusqu'à l'attéro. C'est une compétition, et donc l'envie de dépasser ses limites, ce qui n'est pas toujours sain dans notre sport. Ces désavantages étaient quasi inexistants lors du championnat suisse "light", la Stanserhorn Cup.

Pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas encore l'univers particulier de la compétition, en voici les principes : le but est de clore un parcours donné le plus vite possible. Le décollage se fait dans une fenêtre de temps pouvant durer deux heures. Le pilote se trouve alors dans un cylindre d'un certain diamètre, et il peut le quitter dès que la course commence. Elle commence donc la plupart du temps en haute altitude, avec un peloton compact. Votre GPS se charge de vous indiquer la direction de la prochaine balise, à vous de choisir la route que vous voulez suivre. Si vous êtes au milieu de la foule, vous n'avez qu'à suivre les ailes... et tenter d'être le plus rapide. Tourner une fois de trop dans un thermique peut vous coûter le podium ! (Enfin, théoriquement...).

C'est Michel le lausannois (alias Mr Chté) qui m'a convaincu de retourner au coeur de la Suisse primitive. J'y avais déjà passé trois ans d'internat. Les montagnes qui enserrent Engelberg sont impressionnantes. Comme taillées à la hache. Le vallon lui-même est vaste et plat. Les prés sont partout irréprochables. Il y flotte une certaine nostalgie d'un autre temps. Le grand monastère, son orgue impressionnant, ses hôtels du début du siècle, ses paysans séculaires, tant d'éléments qui font qu'à Engelberg vous êtes coupé du monde, protégé par une forteresse minérale dans un jardin d'abondance. J'avais envie de le survoler depuis quelque temps déjà, alors il n'a pas fallu beaucoup d'arguments au Grec pour que je l'accompagne.

Il nous avait donc inscrit à une compétition qui avait lieu en marge des championnats suisses. Nous décollions depuis le Stanserhorn alors que les autres partaient du Haldigrat. Nos tracés étaient différents et bien moitié plus courts, mais pas plus évidents. Enfin nous étions une vingtaine alors qu'ils étaient plus de huitante ! Pour ce qui est de l'après vol, nous profitions tous d'un superbe terrain d'atterrissage, animé et accueillant, tant pour les visiteurs que pour les sportifs assoiffés et affamés. Nous pouvions camper dans un champ à côté du terrain. Le paysan nous à vite fait comprendre la valeur de son herbe haute. Il fait en effet du lait spécial. Du lait destiné à faire du fromage au lait cru. Son fourrage ne peut donc pas être mis en silo. La fermentation entraîne la présence de bactéries peu désirables dans un lait qui ne connaîtra pas la pasteurisation.

Nous sommes arrivés le mercredi 7 mai à l'aérodrome de Buochs, pour les inscriptions. Il n'y avait pas encore grand monde. Cependant le temps de présenter nos varios pour y charger les points de virage se fit plus long que prévu. Les versions de nos softs étaient largement périmées... Heureusement monsieur Flytec était là pour mettre tout ça à jour, et par la même occasion, remettre en état nos varios. Pendant ce temps, les Français sont arrivés. Une forte équipe qui comptait dans ses rangs les valeureux pilotes qui sont descendus en Namibie ce printemps pour battre des records et dont vous avez peut-être lu le compte-rendu. A ma grande surprise je fais connaissance avec un pilote colombien qui vole pour l'équipe de France. Cela m'a fait particulièrement plaisir de rencontrer un compatriote d'outre Atlantique (ma grand-mère était en effet colombienne) alors que je me trouvais dans le berceau de mon autre patrie. Vers les neuf heures, nous avions monté le camp et préparions notre premier repas à l'abri de la grange de Walti, le paysan qui nous accueillait sur ses terres, et qui nous racontait maintenant ses aventures de jeunesse en Valais. Un grand alpiniste si l'on en croit ses dires !

Après une courte nuit, je presse Michel pour ne pas manquer le rdv du matin. Un vaste briefing avant tout destiné aux pilotes des championnats suisses. La foule avait déjà considérablement grossi, bien que plusieurs pilotes n'ont pas pu se libérer pour le premier des cinq jours de compette. Le temps paraît irréprochable, et je ne tiens plus en place. Je suis impatient de m'envoler et de découvrir cette région par les airs. Dans la navette qui nous conduit au télécabine, je me rappelle soudain un cours d'histoire suisse. L'histoire de Winkelried. La place centrale de Stans lui est consacrée. Nous contournons donc ces statues légendaires pour nous retrouver en plein Suissney Land. La youtse dans les hauts parleurs, une télécabine peinte d'edelweiss et autres fleurs alpestres, un mécanicien portant l'ancienne casquette des CFF, et bien sûr, les cargaisons de touristes pressés par leur propre compétition : prendre un maximum d'images d'un maximum de lieux en un minimum de temps pour profiter des vacances chez eux, devant leur tv. (Avis aux amateurs. Le Stanserhorn est ouvert au transport des deltas. Le prix est cependant conséquent si l'on n'est pas l'heureux possesseur d'un abo demi-tarif.)

La montée vaut à elle seule le déplacement. Le paysage est grandiose. A nos pieds s'étale le plateau. Nous sommes à la limite des Alpes qui ont oublié dans ce coin de pays tout plissement précurseur. On découvre aussi le lac des Quatre-Cantons, plus loin, la fumée des usines nucléaires, et par temps clair, on voit jusqu'à la Forêt Noire. Le mécano de la cabine nous interrompt soudain pour nous faire un petit discours sur l'histoire du télécabine et nous lire le menu du jour. Le restaurant perché au sommet fait en effet partie de la même entreprise. Au sortir du télécabine, les Alpes vous sautent en pleine figure !

Une petite montée nous sépare du déco, rien de bien méchant. La neige est là, elle aussi, comme rarement en cette saison. On nous avait prévenu, et elle occupe bien des conversations. Je fais partie des derniers à poser mon aile et commence à la monter. Je reste impressionné par les à-pics qui nous entourent de tout côté. Pas étonnant que le nombre de participants ait été restreint, les ailes débordent de tout côté. Arrivé à la dernière fermeture éclair, je prends conscience que je ne pourrai pas voler aujourd'hui. Elle est cassée ! Un peu fâché d'avoir pris cette aile que je pensais acheter, remettant en question tout mon séjour, je m'efforce d'être philosophe et en profite pour me familiariser avec les lieux. J'observe les décollages, prends quelques images, fais connaissance avec les locaux. En descendant, Guido me montre où acheter du bon fromage d'alpage à bon prix, mais aussi les différents terrains où il a posé, entre autres en contre-pente.


A l'attéro, je regarde le ballet incessant des ailes qui posent. Je suis aussi témoin de l'arrivée des Atos VR français qui foncent les premiers jusqu'à la ligne d'arrivée. Je me rends vite compte que la journée était véritablement exceptionnelle. Je ronge mon frein en me disant qu'ainsi je n'aurai pas sauté la première étape du vol : se familiariser avec les lieux. Le soir, le vendeur de mon aile arrive. Impatient lui aussi de voler. On inspecte l'aile, et il convient avec moi qu'il n'y a rien à faire, si ce n'est détoiler et coudre de nouvelles fermetures. Heureusement Michel y va de sa bonne humeur, et nous nous rendons au souper organisé chez Walti Ammann, et sa fille... En lui parlant de ma mésaventure, il me propose une aile qui semble être faite sur mesure pour moi : une Laminar Z8 ! Je n'en crois pas mes oreilles quand il me dit qu'il me la prête, que qui casse paye, et qu'elle est à vendre. Pour cette dernière option, je ne me fais pas d'illusions, je pense qu'elle est sans doute hors de portée de mon porte monnaie. Mais au moins j'ai de quoi voler !

Le vendredi, pas question de rester au sol ! Je suis remonté à bloc, et confiant. La seule chose qui me dérange c'est d'essayer une nouvelle aile dans un nouveau lieu. Enfin, le lieu j'avais appris à le connaître hier. Je trouve une magnifique place au sec pour monter ma Ferrari, lorsque vient se poser juste à côté de moi une Atos. Je fais une remarque au pilote qui me dit que ça ira. En effet, j'ai fini dans la neige alors qu'il a prit toute la place au sec. Mes chaussures n'ayant plus vu de cirage depuis plusieurs années, elles absorbèrent autant d'eau que faire se peut. Les joies de la compette, me dis-je... Après le briefing, je prends quand même le temps de me préparer mentalement au vol. La fenêtre de décollage ouverte, je ne m'attarde guère.

Les contrôles effectués, et après avoir contourné l'Atos, je me présente au décollage. Il est impressionnant ! Je me rappelle les leçons de mon maître Pierre Hubert. Courir ! À la cassure du terrain, je respire calmement, puis soulève mon aile dans un bon cycle, et commence à courir. À mon grand étonnement, l'aile se met très vite à voler, mais part légèrement sur la gauche. Je corrige et me rends vers la pompe. Cette aile est d'une maniabilité exceptionnelle. Mais je trouve que je peine à monter. Je commence donc à tirer sur l'étarqueur (qui s'était détendu lors de mes manoeuvres de contournement, d'où la portance immédiate mais aussi la dérive du décollage). A peine mon aile se tend que mon taux de montée prend l'ascenseur et moi avec ! Arrivé au nuage, mon vario m'annonce l'ouverture de la manche. Je ne tarde pas, et me lance à l'assaut du Haldigrat, notre première balise.


Haldigrat


Sur le trajet, mon ami en Atos me précédait et j'étais sidéré de voir qu'on avait la même finesse. Sur l'arrête du Haldigrat les thermiques étaient petits et violents. Je prends les premiers que je trouve pour ne pas déranger les pilotes des championnats suisses. Ils avaient sans doute reçu la consigne de tourner à droite dans le premier thermique (usage habituel pour éviter les collisions). Comme j'étais le seul dans ma pompe, je tournai à gauche, et lorsque les ailes vinrent me rejoindre, je dus changer de sens... Le couteau entre les dents, à peine arrivé au nuage, je pars chercher la deuxième balise. Située à la sortie de la vallée du Brünig il fallait juste traverser la vallée d'engelberg, longer l'arrête du Stanserhorn entrecoupée de deux petites vallées. La première transition se passe bien. Je comprends vite qu'il n'y a pas besoin de traîner, fonce le long de l'arrête, reprends de précieux mètres quand le thermique est généreux et continue jusqu'à la première vallée à traverser. L'altitude me semble suffisante pour la transition, et hop, j'y vais. Sur l'autre montagne, je passe avec peu de réserve, mais sens très vite un thermique sur ma gauche. Je l'enroule avec plaisir, jusqu'à ce que j'aperçoive toujours le même Atos qui arrive droit sur moi et à ma hauteur ! Or le thermique est petit et violent. Je ne maîtrise pas encore suffisamment mon aile pour me sentir à l'aise avec ce gros oiseau. Je décide donc de lui céder l'ascenseur et vais m'en chercher un autre... Grave erreur. Cela coulait partout, et trois cent mètres plus bas, le thermique était trop coriace. Je pense que mon énervement n'a pas favorisé mon pilotage.

Je pars donc à la recherche d'un terrain d'atterrissage en direction de la balise suivante. Elle était juste en face, mais à ma hauteur, il me fallait faire tout le tour de la montagne... Je vois ainsi les rives du lac de Saarnen, et ses nombreux prés. Je devine également le maillage serré des câbles électriques. Du coup je me permets une visite dans la vallée du Brünig. Je passe à travers un thermique doux mais large sans m'arrêter. Encore une erreur. De toute façon je suis pris par la recherche de mon bout de pré. Autour de Lungern, je devine un terrain qui m'a l'air favorable. Surplombé par une falaise, je peux l'observer tout en jouant sur le dynamique avec les rapaces locaux. Un drapeau m'indique un très faible vent. Plus j'observe le terrain, plus je me dis qu'il est en légère pente. Ce vent ne suffirait pas à freiner mon plané, surtout avec cette nouvelle aile. Je reprends donc mes investigations. Le premier critère est celui d'un pré fauché (pas question de me faire enfourcher par un sauvage des montagnes). Ensuite d'une bonne longueur et sans clôtures... L'évidence se fait vite : contre-pente ! juste en face il y a le pré idéal ! Sans attendre j'entame l'approche, survole le terrain, (aïe ! ça turbule la moindre !) prends de la distance, prends de la vitesse et POUSSSE !!! Je n'en reviens pas, l'arrondi parfait ! Merci Pierre ! Merci Didier ! Merci mon aile magique !

Je suis si heureux que j'arrive à peine à reprendre mon souffle. Lorsque c'est fait j'appelle la centrale et donne mes coordonnées. La secrétaire me dit que c'est impossible, que j'ai dû me tromper. Elle me passe le spécialiste, tout est en ordre, je suis bel et bien sur les prés escarpés de Lungern ! Le temps de replier et de descendre mon matos sur la route publique, et voilà que mon chauffeur arrive ! Lui non plus ne me crois pas, et je dois le rappeler trois fois en le voyant bifurquer vers les prés du fond. Il s'agit à présent d'aller récupérer les collègues qui se sont vachés plus bas. Le sourire ne me quittera plus de la journée, surtout après la première canette ! Toute fois un problème se pose : je commence à être accro à cette aile.


Le samedi on remet ça, mais le plus loin possible de l'Atos. La première balise est à nouveau le Haldigrat. Lorsque j'y arrive, je me trouve au milieu des compétiteurs du championnat suisse. Du moins ceux d'entre eux qui venaient de décoller. Les autres attendaient au plafond l'ouverture de la manche. Il y a pas à dire, je n'aime pas slalomer entre les ailes, et lorsque je me trouve au milieu du peloton, je n'en crois pas mes yeux. Comment ce fait-il qu'il n'y ait pas de collisions ? La balise prise, je ne demande pas mon reste et pars à l'assaut de la deuxième balise, située plus près qu'hier, mais sur le même trajet. Je vole en ligne droite sans presque perdre de hauteur, et continue de foncer une fois le point de virage passé. Retour au Haldigrat. Cette fois avec le vent de face et les compétiteurs du championnat qui volent en sens inverse. Je dois donc leur céder l'autoroute. Je surestime mon aile et les thermiques, me retrouve bas au pied du Haldigrat, mais au moins je suis dans la vallée de l'attéro. Je gratte d'abord à un déco de parapentistes. ça monte très doucement, et un para vient bientôt me chasser de là. Je longe alors le flanc de la montagne en direction de l'attéro et tente d'enrouler ce qui vient. Je me sens gros oiseau en détresse. Soudain une falaise accueillante. En effet, une petite pompe me fait gagner quelques mètres, mais après deux tours dans le thermique, un aigle vient me signaler que je le dérange. Impressionné de voir ce vol de mise en garde dont j'avais entendu parler lors des cours théoriques sur la pratique de vol, je lui cède la place, me mets un instant en bout de falaise pour être discret, puis le laisse définitivement prendre soin de ses petits. J'atterris comme j'aime, et savoure la saucisse et le fameux Miggi Most, un excellent cidre du coin que j'avais appris à aimer au collège d'Engelberg (on n'y apprend pas que le latin). Tout s'est bien passé sauf que j'étais trop pressé. Un thermique intermédiaire et j'aurais pu boucler le tracé ! Comme ça au moins j'ai le temps de me laver et de me reposer avant la soirée des pilotes. Michel, hélas, a cassé le bout de son aile ce jour-là.

La soirée des pilotes était très cool. Un groupe de musique polymorphe nous a fait revivre tous les grands moments de l'histoire du rock. C'est aussi le moment privilégié pour faire plus ample connaissance avec les pilotes des autres coins. La nourriture était abondante et le vin de qualité ! Bref, rien à redire ! Je croise même le petit frère de Soleil (un deltiste surtout parapentiste de Bagnes) qui est là avec la ligue d'accro para !

Le dimanche, le temps était très orageux. Nous montons les ailes au déco, mais je ne la sors pas de sa housse. Il est 10 heures du matin et ça surdéveloppe déjà ! A mon grand étonnement, la manche est maintenue. Je les regarde donc décoller, et laisse mon aile au sommet. A l'attéro, je constate que les championnats suisses ont annulé la manche, ce qui me rassure quant à mes capacités de lire le ciel. Du coup c'est un véritable festival d'atterrissages ! Et personne n'est fâché. Il faut dire que les manches du championnat, entre 120 et 160 km, ont été jusqu'ici un franc succès. A chaque fois la grande majorité des pilotes ont passé la ligne d'arrivée. Un jour de pause avant la grande finale n'est pas non plus mal venu. Les concurrents de la Stanserhorn Cup ont essuyé l'orage, mais sans autre inconvénient.

Lors briefing du lundi de Pentecôte, notre animateur se félicite d'avoir maintenu la manche alors que les autres l'ont annulée. Je me pose des questions... Aujourd'hui le plafond est très bas, et les ailes ont de la peine à monter. Lorsqu'il s'agit d'entrer les balises, mon vario s'éteint. Plus de batteries alors qu'hier il indiquait encore 12h d'autonomie. L'aurais-je laissé allumé ? Quelqu'un me prête un chargeur et je prends mon mal en patience. Je constate que les pilotes ont changé d'attitude. Aujourd'hui nous sommes vraiment une équipe de passionnés du vol, avant que de la compette. On prend son temps à contempler le spectacle des cieux. Une heure après l'ouverture de la manche, je prends mon envol. La première balise est maintenant connue. La deuxième en revanche est à Engelberg !

Le vol se compliqua dès la première balise. Comme toutes celles du tracé de la journée, elle était sous le vent (le responsable des manches était le frère du responsable des manches du championnat suisse. Un instructeur de parapente. A croire que ce n'est pas parce que votre frère est chirurgien que vous pouvez pratiquer une opération à coeur ouvert...). La prendre voulait dire perdre très vite de nombreux mètres ! Heureusement, c'était à l'endroit déjà bien exploré de mon premier vol, là où je m'étais fait chasser du thermique par l'Atos. N'empêche que j'enroule bas, et me fais bien brasser ! Toujours est-il que je remonte et peux enfin partir en direction du but de mon séjour : Engelberg. Je reviens d'abord sur mes pas. À l'endroit qui me paraît le plus propice, je traverse contre le vent. Chaque mètre avancé signifie aussi du gaz de perdu. Je continue, sachant qu'à Engelberg le vachage ne poserait pas de problème. Soudain mon vario m'avertit que je suis sur la balise. Mais aussi dans une forte dégueulante ! Pas de doute, il faut continuer. Je vise la station du Bruni, que je connaissait bien pour l'avoir eue comme vue pendant trois ans. Et je savais que ça thermiquerait. Les premiers mètres à peine gagnés, je jubile déjà, mon vol est réussi, mon séjour aussi ! Je ne m'arrête pas là, pars quand même pour la troisième balise après avoir repris un bon millier de mètres. Sur l’autre flanc de vallée, le plafond bas vous contraignait à contourner toute l'arrête pour retourner d'où nous étions venus. La vallée entière était sous le vent, et c'était le jour du retour. J'avais dit à Michel qu'à sept heures nous serions rentrés à Fribourg. Je ne me suis donc pas pris la tête, juste la ficelle de mon étarqueur pour un looonnng plané final jusqu'à l'attéro. Juste assez de gaz pour faire un 360 de destruction et entamer la volte d'atterrissage.

Voilà ! Encore quelques mots : le delta club Stans est le plus vieux de Suisse et compte plus de cent pilotes actifs. Les écoles du lieu regorgent de demoiselles pilotes ! Et les Alpes, ça reste les Alpes malgré la différence de langue !

En espérant que l'été soit aussi beau que ce printemps est pluvieux : bons vols et à plus!

Daniel Gros


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