DECOLLAGE - Décoller simple
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- Publication : lundi 30 mai 2011 14:13
- Écrit par Raymond Caux
Tout est réglé, instruments, vérification d’accrochage, vent, trafic … Au "point fixe", il n'y a plus que l'envol à gérer. L’aile n’est jamais aussi bien équilibrée que par terre, donc nous préparons le cap et l’incidence barre au sol, pour soulever l’aile au dernier moment. Les bras sont enroulés pour assurer un bon maintien, la "méthode simple" adaptée en pente école est déconseillée en conditions thermiques. Le regard au loin permet d'afficher les valeurs justes. L’incidence n'est ni trop forte pour laisser accélérer, ni surtout trop faible pour donner la portance (et ne pas obliger à se jeter …).
Si l'aile s'élève symétriquement, nous enchaînons le mouvement, sinon nous reposons. Nous déséquilibrons le corps vers l'avant, marchons le premier pas pour démarrer progressivement, et nous engageons franchement dans la pente en écartant les coudes pour emmener l'aile pendant qu'elle monte. Puis la force d’entraînement passe dans la sangle d’accrochage, nous donnons la vitesse, l’aile bien centrée se cale toute seule et donne le vol. Les mains sont légères pour sentir voler, juste prêtes à intervenir. Nous basculons à la barre avec de la vitesse, en sécurité. Vu de l'extérieur, l'aile a gardé la même incidence, c’est beau, c'est propre.
Cas particuliers. Pente faible et vent nul, longue course, décomposition de la gestuelle. Sur tremplin court, nous démarrons un mètre avant son début, l’aile ne vole pas encore et la rupture de pente ne gêne pas. Pente forte ou falaise, nous nous engageons dans la pente pour ajuster l’incidence. Vent de travers, nous visons la bissectrice entre la direction du vent et la ligne de plus grande pente, tant que la composante travers est faible. En treuillé et remorqué nous accompagnons la traction, et sur chariot nous poussons à la mise en mouvement pour l'entraîner. En treuillé nous bridons l’aile jusqu’à 50 m/sol pour rester en sécurité, et en remorqué nous restons à 5 m/sol tant que l’ULM n’a pas décollé.
Il n’est possible d’arriver à une bonne qualité qu’en ressentant cette phase. Pour sortir d’une situation d’échec, simplifier : recyclage en pente école ou au treuil, avec une aile école, lente et facile, le tout filmé pour décortiquer ensuite. Le décollage est l’un des instants les plus magiques du vol, dommage de ne pas le savourer.
Bons vols!
2011, Raymond Caux