ATTERRISSAGE - Atterrir simple
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- Publication : vendredi 16 mars 2012 16:42
- Écrit par Raymond Caux
D'abord méditons le mot de Mike Meier, patron de Wills Wing : si l'on casse plus d'un montant tous les cinq ans, c'est qu'il y a un problème ... D’après une légende tenace, le delta est dur à poser. Psychologiquement certes, sans vent ça file. Mais lorsqu'il n’y a plus qu’une seule chose à faire, il est tout à fait possible de reproduire un beau poser régulièrement. Les bons pilotes y arrivent non pas parce qu'ils sont bons, mais parce qu'ils savent que c'est simple. Si, si. Après la longue finale où globalement seule l'altitude variait, nous arrondissons pour venir tangenter la planète, pieds juste au-dessus du sol ou de ce qui le remplace, hautes herbes ou têtes des vacanciers sur la plage, mais là il y a eu sans doute quelques mauvais choix ...
Nous sommes donc en palier, en survitesse, harnais redressé, regard au loin, mains en bas des montants, et maintenant seule la vitesse va varier. L'aile consomme son énergie pour garder une hauteur / sol constante, l’incidence augmente, la vitesse diminue et avec elle le rappel au neutre. Un seul facteur à surveiller donc, la pression dans les doigts. A un certain moment, la physique est formelle, l’aile arrive à sa vitesse de taux de chute minimal, où nous avons justement réglé son neutre, juste avant le décrochage. Les doigts sont libres, nous glissons les mains au niveau des épaules ou plutôt du cou et enchaînons le cabrer, en souplesse mais avec conviction. En fonction du vent, l’amplitude et la "pêche" sont à nuancer : vent léger arrière ou en contre pente (grosse prise de vitesse mais palier comprimé) le cabrer est franc voire violent, vent de face il est doux, et par vent fort, il est retenu voire supprimé. Si ça remonte un peu fort, figer le mouvement un instant puis verrouiller le cabrer à fond pour parachuter.
Applaudissements. Dégager vite, du monde peut arriver derrière. Des atterrissages réussis reproduits avec régularité ne s'obtiennent qu’en ressentant cette phase. Pas de mauvais prétexte, de vent qui tourne au dernier moment ... Pour sortir d’une spirale d’échec, simplifier : recyclage en pente école ou au treuil, avec une aile école, lente et facile, et débriefing vidéo. Un beau poser est une action de recrutement. Bons vols.
Raymond Caux
