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Collision deltaplane et parapente

Juin 2013 - collision entre un deltaplane et un parapente en Australie 

ANALYSE DE L'INCIDENT

Il y a du trafic aérien dans cette zone. Parapentes et deltas. La fille en parapente vole sans secours (ce qui ne change rien dans ce cas de figure). Elle amorce un virage et un delta, qui volait droit dans sa direction, la percute. Les deux chutent et leur vie est sauvée grâce au secours du deltiste. Aucun des deux n'avait vu l'autre avant l'accident!

REMEDE

Concentrez-vous sur le trafic lorsque vous êtes à proximité d'autres aéronefs. Attention à la distraction que peux créer votre matériel, une jolie fille en bas ou votre GPS! Avant d'amorcer un virage, vérifiez bien que l'espace est bel est bien libre. Connaissez sur le bout des doigts vos règles de priorité ! (Sérieusement, êtes-vous VRAIMENT à jour avec ces notions?) Méfiez-vous des autres qui ne les connaissent peut-être pas ou ne vous ont pas vu. Tant que vous pouvez, éviter les grappes, en particulier les parapentes qui sont plus lents. Il y a aussi des pompes là où il n'y a personne...

Un dust devil m'arrache du sol juste avant de décoller

ce n'est pas moi... photo tirée d'internet

ANALYSE DE L'INCIDENT

Cela s'est passé sur la montagne de Chabre/Laragne en France, déco Nord côté est en août 2012. Nous étions toute une bande de deltistes bientôt prêts à voler. Mon ami de vol traînait passablement à monter son aile. Je n'en pouvais plus d'attendre. Deux personnes étaient déjà en l'air. Les conditions n'étaient pas top car le vent, pas bien établi et très faible, changeait de temps en temps de direction. Je ne voulais pas replier aujourd'hui et me disais qu'il ne fallait pas traîner avant qu'il ne passe définitivement cul et que tout le monde redescende avec la navette... Sur l'inquiétude du vent qui change, j'avais raison, car c'est ce que tout le monde a fait plus tard. Par contre j'avais tord sur le fait de vouloir vite décoller...

 

Comme le vent de face est très faible, je me positionne seul sur le tapis, prêt à partir, sans demander de l'assistance. Deux secondes avant de commencer à courir, je sens mon aile gauche s'élever dans les airs. Mes pieds quittent le sol, le nez part en avant. Un pote tente de s'agripper au câble gauche, en vain. La puissance du dust devil est bien trop grande et il est obligé de me lâcher. J'effectue alors plus d'un demi-tour en l'air et me retrouve finalement arrêté, l'aile sur le dos, tout en bas du tapis en caoutchouc, indemne. Autant dire que si j'avais été à l'autre déco nord falaise, j'étais mort. Tout le monde se précipite pour me tirer de cette mauvaise posture. Le vent passe ensuite cul. Tous les deltistes plient ensuite leur aile et nous redescendons... en navette ;-) 

REMEDE

Sur le moment je me suis dit que je n'avais pas fait de faute. Après analyse, si ! Quel imbécile j'ai été ! Je me trouvais sur un site connu pour ses dusts. Le vent n'était pas bien établi puisqu'il passait de temps en temps cul. J'y ai pensé trop tard, mais c'est justement comme ça que se créent les dusts: lorsque deux courants de directions différentes se croisent et forment un tourbillon. Je ne connaissais pas bien le site et j'aurai dû attendre que d'autres, plus expérimentés, décollent, alors qu'ils semblaient se tâter. J'étais pressé de voler. C'est drôle, en montant en navette, la porte arrière s'était ouverte et je suis le seul à avoir perdu mon harnais sur la route... à ce moment, je m'étais demandé s'il n'y avait pas un "signe" là-derrière... ;-) 

Etonnamment, je n'ai pas du tout été choqué par cet incident. Je pensais que j'allais subir le contre-coup plus tard, mais non. Mais cette expérience m'a rappelé que lorsqu'on ne connaît pas bien un site et ses particularités et que les conditions ne sont pas top, mieux vaut prendre son temps, bien analyser la situation et évidemment, renoncer en cas de doute. On a toute la vie pour faire de beaux vols.

 

Nicolas Vuille

Drag chute - Il s'ouvre tout seul



ANALYSE
Cinq secondes après avoir décollé, le drag chute du deltiste sort tout seul. Le pilote s'en rend compte, mais n'a d'autre choix que de continuer son vol avec ce frein et d'aller poser en contrebas. Il gère mal son atterrissage, rase une fontaine et pousse trop tard, ce qui lui vaut de toucher le sol avec le trapèze (il n'a pas de roues) et de se prendre une belle secouée dans la tête qui heurte le nez du delta. Le pilote dit qu'il avait pourtant contrôlé son drag chute lors de sa prévol, mais au moment de porter et de tourner son aile, le câble latéral aurait tiré malencontreusement la poignée.

REMEDE
Si le pilote dit vrai, c'est-à-dire que ses deux parachutes (secours et drag) ont été contrôlés après le montage de l'aile, il n'a vraiment pas eu de chance. Cela signifie donc que ce contrôle n'est pas suffisant et qu'un dernier coup d'oeil est nécessaire des deux côtés juste avant le décollage. Depuis ce jour, il a installé dans son harnais un système permettant de libérer le drag afin de pouvoir se tirer de pareille situation (incident qui aurait pu finir sacrément plus mal avec un terrain différent... on n'a pas toujours la chance d'avoir de tels espaces dégagés à disposition). Ce système lui permettra également de pouvoir libérer son drogue lors d'une utilisation normale, le jour où il réalisera qu'il va être trop court.

Certaines personnes évitent de posséder un parachute de freinage car elles pensent que c'est une source d'ennuis supplémentaires. A chacun de voir ce qui lui convient et de peser les avantages et désavantages d'en avoir un ou pas.

Si pareille situation vous arrive un jour et que vous avez de tels espaces libres en-dessous, évitez de viser des obstacles comme il l'a fait...

Déco - extraction intempestive du container de para

ANALYSE
Cela c'est produit à Ceillac, le 14/08/2013.  Nous sommes arrivés tard sur le déco. mais nous n'étions pas pressés. J'ai monté mon aile en surveillant du coin de l’œil un gros cum noir qui barrait le fond de la vallée. Prévol effectuée, après analyse de l'évolution je décide de décoller en premier. Nous étions deux. j'enfile le harnais, vérifie tout, m’accroupis pour charger l'aile sur les épaules et me présente au déco. A ce moment mon copain me crie STOP,  je repose immédiatement mon aile, légèrement surpris. Il me montre ma poignée parachute qui pendouille lamentablement le long du harnais, sous le container à moitié ouvert!!! J'avais pourtant vérifié la poignée lors de la prévol. La seule explication est qu'elle s'est prise dans un câble ou un montant lorsque je me suis accroupis pour passer sous le trapèze. Moralité, la prévol ne suffit pas, un incident peut survenir lors de la manipulation du delta sur le déco.

REMEDE
Une dernière vérification avant le décollage lui même s'impose: mise sous tension, poignées et sangles du harnais. Par la même occasion vérifier une dernière fois la radio. Les fiches sont volages lors des manipulations au sol.

De plus, voler seul augmente le risque. Je n'aurais rien vu dans ce cas précis, la poignée se trouvant sur le coté hors du champs de vision (harnais woody valley). Le reste du vol fut un plaisir.

Laurent Chemla

Déco - projeté contre la forêt

ANALYSE
C'est mon 3ème vol avec un harnais cocon, je suis content, je suis beau, je suis profilé !! Décollage entre les arbres, raide et venté, pas de souci jusque là. Je décolle et n'arrive pas a mettre mes pieds dans le harnais.

Réflexe malheureux, je regarde mes pieds, et de ce fait, je pousse un peu les bras en haut, ce qui ralentit fortement l'aile et la rend très vulnérable aux turbulence. Je fais cela juste après le déco, et au moment où je franchis la limite des arbres, je me fais embarquer... Je me retrouve face a la forêt et me pose au sommet des arbres.

Bilan: deux heures et demie suspendu, une belle frayeur, et un ami qui a dû venir me dépendre.

REMEDE
En sortie de décollage, penser d'abord à piloter et ensuite à s'installer. Ne pas regarder ses pieds pour les mettre dans le harnais lorsqu'on est près du relief. Éventuellement, s'entraîner sous un portique pour rentrer les pieds dans un nouveau harnais.

Pierre Comte

Déco - une force invisible me retient contre la rampe

ANALYSE
Décollage rampe, légèrement enneigée. Tous les voyant sont au vert. Je me mets en mouvement pour décoller, mais au deuxième pas, je sens que quelque chose me retenir à la rampe... Il est exclu de s’arrêter ou c'est la chute garantie dans les arbres en contrebas. Je tire comme un bœuf, entends une grosse déchirure, tombe sur les genoux, glisse sur la neige de la rampe et fini miraculeusement par décoller !

Après analyse, la corde de fermeture de mon harnais s'était coincée dans un clou de la rampe mal enfoncé. ceci m'as retenu et a fini par se déchirer lorsque j'ai tiré plus fort.

REMEDE
Entretenir les rampes de décollage correctement et vérifier leur état avant de décoller. Ne rien laisser dépasser de son harnais et contrôler tous les détails avant de se mettre en mouvement.

Note : le pilote victime de cet incident volait ce jour-là avec une aile légère et facile à décoller. Le résultat n'aurait certainement pas été aussi heureux avec un sans-mât ou un rigide.

Pierre Comte

Prise de vitesse et oscillations près du sol

ANALYSE

2009. Fin d'un vol à Mauborget (Suisse). Comme le terrain s'y prête bien, je décide de faire un atterro rapide près du sol (swoop en anglais). Je contrôle mal mon aile et évite la catastrophe. L'aile oscille sur l'axe du roulis et la plume droite passe méchamment près du sol sans le toucher heureusement.

REMEDE

Ma première erreur a été de vouloir faire un pseudo swoop alors que je n'avais que 100 vols à mon actif, dont seulement 20 sur mon nouveau sans-mât.

Ma deuxième erreur a été de ne pas abandonner mon projet alors que l'air était tellement turbulent qu'il m'empêchait même de tourner correctement avant même de me lancer en finale. Ce genre de manoeuvres doivent être faites uniquement par temps neutre.

La troisième erreur: une mauvaise gestion de mon aile par manque d'expérience, on voit bien à 1m07 qu'elle part sur sa gauche et que je corrige beaucoup trop. L'inertie de ma forte correction me fait repartir à fond sur le droite et a failli me faire toucher le bout d'aile droit, ou le trapèze. Un pilote plus expérimenté aurait sans doute donné juste l'impulsion de correction nécessaire et serait revenu au neutre avec son corps à temps.

En plus, le réglage de mon harnais n'était pas bon. On voit bien que je suis bcp trop haut par rapport à la speedbar et que je m'appuie dessus.

Nicolas Vuille


 

Voici l'analyse d'Antoine Saraf sur cet incident:

En sous titre de ta video, tu précises: "Turbulences".. ça commence mal.
Pour faire le flair de 600m au-dessus du lac, que ce soit Wolfy ou Tom, tous les 2 le font dans des conditions absolument stables.. Dans un environnement turbulent, tu te mets en difficulté d'emblée.

On a l'impression que t'assumes qu'à moitié le projet, tes pieds sont déjà sortis du harnais (1 sorti, 1 fléchi), et sans cet appui sur la botte, ton poids n'est plus autant déporté sur l'avant du harnais, ajouté à cela l'appui des mains sur la barre de contrôle et tu te retrouves dans une position semi relevée, les épaules éloignées des mains, pas idéale pour être précis au pilotage, peser vers l'avant et garder la vitesse nécessaire.. et au final la porteuse qui aurait du rester calée en butée arrière, va se décaler vers l'avant sur son rail et te relever plus franchement.

Question réglage, tu serais plus confort pour ce genre d'exercice avec une accroche au plus près de la barre de contrôle et un harnais qui pèse sur l'avant une fois la porteuse câlée arrière (nécessite de pousser sur les pieds). Ca permet de limiter le pilotage en appui.

Je suis d'accord avec Christophe pour la longue finale. Idéalement tu stabilisais ton aile à plat dans l'axe du terrain, en tout début de finale, AVANT ta prise de vitesse (ce qui n'est pas le cas à 0:55), pour une très longue ligne droite. 
Là, je ne vois pas d'instant où l'aile est stabilisée à plat, ça savonne pas mal avec le regard qui change au fil des embardées, j'ai du mal à déterminer la direction de ton point d'aboutissement. Tu ne regardes pas où tu veux aller, mais là où tu vas, ça n'aide pas. Est-ce que l'atterro était prévu dans l'axe des sillons des cultures ?

Avec du VG (combien?) ces ailes doivent se piloter avec pas mal de vitesse pour garder de l'autorité au pilotage, hors tu es en appui sur la barre et rend très vite la prise de vitesse initiale, tu perds en mania, on regrette que tu ne gardes pas la position allongée bien offensive qui aurait aidé, comme ici:


Après c'est du sauvage de meubles.. Dès le début de la merdouille, il eut été plus sage de rendre la vitesse et virer le VG pour récupérer de la mania et se rétablir.

Cordelette de VG prétendue entre 2 doigts pour désétarquer en urgence:

Au changement de main, idem que pour la finale, c'est mieux avec une aile stabilisée, avec peu de rappel au neutre en fin de palier. Se mettre aux montants avec ces harnais qui ne se relèvent pas terrible, c'est pas facile. Faut vraiment s'appuyer sur la barre ET gainer avec ses abdos ET regarder son montant avant de le saisir ET lever son avant-bras dans le plan sagittal dans un mouvement de rotation externe pour attraper le montant sans les câbles arrières. L'important durant ce passage étant de maintenir son aile à plat près du sol.

Sur ta video, tu fais un geste en crochet, et à coup sûr c'est le conflit avec les câbles arrières, un classique. C'est pire avec une accroche basse, des sangles de cuisse pas ajustées qui te font descendre un peu plus (et ne t'aident pas à bien te redresser), et une petite taille.. J'en connais un rayon ("faites ce que je dis, faites pas ce que je fais")

Regarde ces beautés, gestuelle parfaite:
(en air calme et avec des harnais qui se relèvent pas mal):

{youtube}N1-CcwLHOs0{/youtube}

{youtube}CcsJ4KbhCRc{/youtube}

On peut peut-être finir en rappelant que le flare est un jeu grisant ..mais dangereux.
Et comme y a jamais de petites nanas à l'atterro ..à quoi bon ! 

Antoine Saraf

Drag chute - les cordelettes s'emmêlent

L'incident (sans gravité) se voit à 4min30. (Mais je vous conseille de regarder toute la vidéo, ça vous donnera envie de venir voler en Suisse ;-) )


ANALYSE
Je m'apprête à poser après un magnifique vol. Le terrain est long mais je vois que le vent est de travers alors je décide de sortir mon drag chute. Je m'pperçois alors à ce moment qu'il est inutilisable, car les cordelettes qui le composent se sont emmêlées dans la cordelette de la fermeture éclair du harnais...

REMEDE
Il fallait que cela m'arrive pour penser à ce petit détail... hé oui, il faut impérativement penser à remettre en place sur leur velcro les cordelettes de fermeture du harnais avant de vouloir utiliser son drag chute, surtout si la cordelette d'ouverture du harnais se trouve du même côté que votre parachute de freinage !

 

 

Déco - aile trop cabreuse

ANALYSE
Le pilote s'apprête à décoller. Il est trop cabreur avant même de se mettre en mouvement. Au moment de partir, le vent semble forcir (cf manche), ce qui n'arrange pas les chose. L'aile cabre davantage, rase le sol puis pardonne bien cette erreur en prenant son envol sans incident. Ouf!

REMEDE
Chacun son truc pour régler "au feeling" l'incidence de son aile avant de décoller et pendant la course. Vue du nez au-dessus de soi, sensations dans le portage de l'aile à l'arrêt face au vent, etc. Il est difficile de donner un conseil "miracle" pour réussir à tous les coups, puisque l'incidence à donner à l'aile dépend de l'aile, de la pente et du vent... Pour ma part, quand je décolle, je laisse le poids du haut de mon corps et l'aile partir un peu en avant à l'arrêt, puis entame ma course lorsque mon centre de gravité avancé ne demande que ça). Cela m'évite de cabrer en courant. J'ai appris comme ça et cela me semble être une excellente technique. 

Par ailleurs, et contrairement à l'exemple de cette vidéo ainsi que de nombreuses autres sur le net, il faut toujours tenter de partir dans la pente, et non à plat avant une cassure. Dans ce cas, le pilote s'envole d'ailleurs justement sur la petite cassure, ce qui n'aide pas.

J'exagère souvent ma course en piquant un poil plus que nécessaire, quitte à faire 2-3 pas de plus. Cela m'assure un bon décollage avec mon aile perfo par vent faible ou nul et/ou sur pente douce.

Merci à Hélène, la poulette volante, d'avoir filmé ceci et au pilote de partager cet incident.

Atterro - ouverture intempestive du secours



ANALYSE
Le pilote s'apprête à poser. Il croit tirer la ficelle de son harnais afin de l'ouvrir, se trompe et se retrouve avec son parachute dans la main!

REMEDE
Connaître par coeur les emplacements de l'ouverture et de la fermeture du harnais, ainsi que du parachute de secours (et du drogue-chute). En l'air, répéter souvent des deux mains la prise en main de la sangle du parachute de secours (sans tirer, évidemment ;-). En cas de besoin, le réflexe sera là si vous l'avez travaillé régulièrement et la main ira directement au bon endroit. Il ne faut pas attendre d'avoir besoin du parachute pour trouver son emplacement!

Merci à Pipo pour l'édition de cette vidéo et à l'élève pour le partage de son erreur.


www.wikidelta.com, le magazine en ligne du deltaplane

Fatigue, vent, inexpérience, et PAF !

LES FAITS

Décollage tranquille, premier thermique facile, nuage… transition. Débutant en cross, je pars en transition sans vraiment de but, et me retrouve plus très haut, sur une face sud. Je remonte de quelques centaines de mètres et juge mon altitude suffisante pour traverser dans sa longueur une gorge encaissé, contre le nord.

L’altitude n’es pas suffisante, je me retrouve bas et donc très stressé au-dessus de cette gorges, avec 3 choix: poser sur la route assez fréquentée, tenter la rivière ou rejoindre un contre pente très raide, sous le vent. Je choisis le contre pente, arrive tout juste assez haut pour le négocier, prends de la vitesse, et percute la planète a plus de 50km/h, sans doute rabattu par un rouleau.

Je reprends mes esprits... Décroché à quelque mètres de mon aile, le visage en sang, avec heureusement plus de peur que de mal… Tout ceci me vaut quand même une nuit d’hopital en observation. Et… deux dents cassées !

ANALYSE
Condition mentale :
Vol après 2 semaines de pause, alors que je volais 3-4 fois par semaine en moyenne (donc beaucoup de motivation), très fatigué à cause d’un décalage horaire et de deux semaines intensives de travail. Peu d’expérience (env. 120 vols).

Conditions météo :
Connues du pilote : léger vent de nord-ouest dans les basses couches, bon thermique.
Inconnues du pilote : fort gradient de vent, vent du nord plus fort en altitude.

Le fort vent du nord en altitude a fortement détérioré ma finesse. Et ni mon état mentale ni ma faible expérience ne m’ont permis d’analyser correctement la situation.

Les indices étaient pourtant là: dérive des thermique plus forte à partir d’une certaine altitude et nuages couchés par le vent.

REMEDE
Prise de risque minimum lorsqu’on a peu d’expérience. Pas d’ambition de distance et zéro prise de risque lorsque nous sommes fatigués.

Bien regarder la météo avant chaque vol.

Ne pas se laisser gagner par le stress, même lors de situation périlleuse.

Atterro - compet... poser serein et faire moins de points

ANALYSE
2011, Fiesch, Suisse. Je fais ma première compétition de deltaplane. A un moment de la task, je me trouve à un point bas avec de très faibles chances de pouvoir reprendre un thermique. A cet endroit les champs pour poser sont énormes et la vallée bien large. Je décide de poursuivre mon vol afin de profiter de la hauteur qui me reste pour faire le plus de distance possible et ainsi gagner plus de points...

Je me retrouve à un endroit ou la vallée se rétrécit beaucoup, avec un village devant moi. J'imagine d'abord pouvoir le passer, puis me rends vite compte que cela va être impossible car mon taux de chute augmente énormément, ainsi que les turbulences qui me secouent. Tout va très vite et il faut s'apprêter à poser. Deux espaces à peu près plats disponibles s'offrent à moi. Ils sont petits mais je n'ai que ça. Rivière, câbles électriques, vaches, routes, relief accidenté... Je vise le terrain du bas. Je suis chahuté dans tous les sens. Je tente de sortir mon drogue-chute, mais les turbulences m'en empêchent. Elles sont tellement fortes que dès que je lâche une main je perds la maîtrise et dois tout de suite la ramener sur la barre. Je tente plusieurs fois et peine à trouver la sangle de mon drogue. 

Finalement j'y parviens au dernier moment, mais j'ai été tellement secoué à gauche et à droite que je dois pour finir changer de terrain et choisir la deuxième option au dernier moment. Je lutte pour contrer les efforts sur mon aile qui me tire là où je ne veux pas aller... tout se passe très vite et par chance je parviens à m'aligner sur cet espace plat. A quelques mètres du sol tout redevient calme, je pose avec le drogue, en sueur. Je me décroche et embrasse le sol tellement je suis content de m'en sortir sans bobo...

REMEDE
En rentrant avec la récup, nous passons là où j'aurai pu poser quelques minutes avant mon atterrissage chaotique. Le champ est énorme. De nombreux deltaplanes s'y trouvent à présent... vraisemblablement des pilotes qui ont mieux réfléchi que moi ;-) Je me rends alors compte de ma grosse erreur que je n'aurai jamais faite hors compétition; pour gagner quelques points ridicules de distance, j'ai poussé le bouchon et me suis enfilé dans une vallée qui rétrécissait. J'aurai dû prévoir l'accélération induite du vent dans cet endroit et les turbulences qui allaient accompagner ce phénomène connu. La prochaine fois que pareille situation se présentera, j'opterai pour la sécurité. Lorsqu'il reste très peu de chances de remonter, mieux vaut trouver une zone d'atterrissage spacieuse que vouloir aller le plus loin possible et se retrouver avec un terrain minuscule. En gros, "mieux vaut un tiens que deux tu l'auras..." ;-)

Fly safe !

Nicolas Vuille

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